Selon la Crtv, radio d’Etat qui rapporte l’information ce 06 juillet 2017, le président de la République, a révoqué le magistrat « pour extorsion de procuration à des dames héritières ».

Depuis 20 heures locales de jeudi 06 juillet, Pascal Magnaguemabé, ne fait plus partie du très prestigieux corps de la magistrature camerounaise. Le Conseil supérieur de la magistrature tenu le 07 juin dernier, et dont Paul Biya en est le président, a décidé de le révoquer « pour extorsion de procuration à des dames héritières d’une succession, appropriation d’une partie des fonds, et vente d’une partie de la caféière ».

Toutefois, la décision de Paul Biya, révoque le magistrat de 4ème Grade « sans suspension de droits à pension ». En effet, le dossier disciplinaire à l’encontre de Pascal Magnaguemabé, a été « enrôlé » dans le cadre du dernier Conseil superieur de la magistrature qui a vu un vaste redéploiement du personnel judiciaire à travers le pays.

Jude d’instruction dans la sulfureuse affaire de l’Albatros, le cercueil volant d’avion présidentiel acquis par Jean Marie Atangana Mebara et Ephraïm Inoni, respectivement (à l’époque du forfait) secrétaire général de la présidence de la République (Sg/pr), et secrétaire général adjoint du même service, Pascal Magnaguemabe, devant la stupeur générale, avait été perçu comme un héros, en mettant « hors d’état de poursuites », les deux principaux accusés de l’affaire. L’acte appréhendé comme une défiance envers le pouvoir de Yaoundé, remonte à janvier 2010. Il avait alors fallu l’intervention du procureur

général près la Cour d’appel du Centre, Ntamack Kléber Fils que d’aucuns surnomment déjà le « Jack Bauer » (cf. affaire évêque Bafia) de la magistrature, pour opposer une fin de non-recevoir à la libération imminente d’Atangana Mebara et Ephraim Inoni.

Seulement, aux yeux de bien de personnes, la déchéance du magistrat Pascal Magnaguemabé, arrive trop tard. En 2012, le bihebdomadaire La Météo rapportait déjà que l’homme, avait échappé à la « guillotine » de Paul Biya, lors du Conseil superieur de la magistrature tenu cette année-là. Notre confrère indiquait alors que les victimes du magistrat, très nombreuses et déçues, avaient dit s’en remettre à Dieu.

Avec la révocation de Pascal Magnaguemabé, justice a-t-elle enfin été faite aux nombreuses personnes qui depuis des années, se plaignaient des méthodes trop peu orthodoxes du juge ? Est-il le seul magistrat à tordre le droit pour amasser le maximum de biens de ce monde ? N’est-ce pas de quasiment toute la magistrature camerounaise que se plaignent les justiciables, avec des cas flagrants de déni de justice au profit des nantis et des puissants ?