Véhicules d'occasion : La vente en panne sèche
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La concurrence et les difficultés de dédouanement de ces voitures sont les principales raisons qui entravent l’activité.

Carrefour Etoa-Meki, ce mercredi (11 avril dernier, Ndlr). Le soleil qui se lève à peine fait briller l’un des parcs automobiles que nous visitons. A cet endroit, on compte de nombreux véhicules d’occasion garés jusqu’au trottoir. Les uns plus dégradés que les autres. Dans cette pléthore de voitures qui encombrent ce parking, on y retrouve tout - ou presque - type de marque. BMW, Peugeot, Toyota, Mercedes Benz, Renault, Jeep, Jaguar, Rav 4 etc… Ici, les prix varient en fonction du modèle, de la coupe du véhicule et du kilométrage.

La voiture la plus onéreuse du parc ce jour est un Land Cruiser de couleur bleue, proposée aux potentiels clients à 38 millions Fcfa. Le prix le plus bas pour une voiture ici est 2.500.000 Fcfa. Il s’agit d’une Toyota de type « Starlette ». « Ce qui est sûr, c’est qu’il y en a pour tous les prix ; en tout cas, à partir du million », nous confie Aimé, un vendeur installé à cet endroit.

Outre les véhicules du propriétaire du parc automobile installé à ciel ouvert, certains particuliers viennent confier au jeune vendeur leurs voitures, afin que celui-ci leur trouve un preneur. En cas de vente, Aimé a droit à 5% sur le montant de la vente. Pas besoin de plaques publicitaires. Seuls les pare brises de quelques véhicules sont estampillés d’une feuille de papier portant l’indication « à vendre ». Les points de vente sont bien connus, et même réputés dans la ville de Yaoundé. Entre le Rond-point Nlongkak et la Montée Ane rouge, l’on en dénombre près d’une dizaine.

Pourtant, il y a quelques années encore, certains de ces lieux de vente n’existaient pas. Depuis que l’activité a pris de l’ampleur, « le marché ne passe plus », nous fait comprendre Tony, un vendeur basé au quartier Elig-Essono. Ainsi, l’activité ne nourrit plus bien son homme. S’agissant de la location, le prix varie également en fonction du véhicule sollicité. Pour une Toyota de marque « Starlette Ke 100 » par exemple, il faut prévoir environ 20.000 Fcfa, explique Stéphane, un élève habitué des locations. Le jeune homme ajoute que la condition pour bénéficier de cette location est soit d’être accompagné d’une connaissance du vendeur, soit verser une caution dont le montant est déterminé par ce dernier en cas de dommage du véhicule.

Taxes douanières

Au-delà de la concurrence à travers les lieux de vente qui abondent, ces commerçants font face au problème de dédouanement. En provenance d’Europe pour la plupart, ces voitures arrivent par centaines chaque jour via le Port autonome de Douala (Pad). « J’ai mon grand frère en France qui m’envoie les voitures. Cependant, les procédures douanières sont lentes et coûteuses », déplore un autre commerçant situé à la Montée Ane rouge, avant de poursuivre : « pourtant, le dispositif mis en place à travers le scanner devrait réduire le délai de passage des marchandises qui était de 18 jours ».

En à croire Merlin, « une voiture d’occasion achetée en France pour le Cameroun nous revient toutes taxes confondues (dédouanement, manutention) à 02 millions Fcfa. Et nous la vendons à 2,5 millions Fcfa ; soit un bénéfice de 500.000 Fcfa », apprend-t-on de cet importateur basé au Rond-point Nlongkak. Cette augmentation des taxes douanières est le fruit d’une décision des pouvoirs publics.

En effet, le ministre délégué auprès du ministre des Transports, Méfiro Oumarou, avait annoncé en 2015, une restriction sur l’importation de véhicules de seconde main sur le sol camerounais. En réunissant les opérateurs du secteur des transports (terrestre, maritime et aérien), pour leur sensibiliser sur l’importance de la qualité et de la modernisation de leurs équipements au Cameroun, il avait souligné le fait que « 92% du parc automobile camerounais est constitué de véhicules acquis en seconde main.

Ces véhicules ont un âge supérieur à 15 ans », avant de conclure « qu’il ne sera plus question que les transporteurs s’approvisionnent dans ces marchés-là ». L’activité de la vente des voitures d’occasion roule donc au ralenti. Les pratiquants vivent plus des locations que des ventes. « Je suis obligé d’attendre la période des kermesses dans les écoles ou prier pour qu’un couple vienne louer une voiture pour leur mariage, avant d’avoir un peu d’argent », confie Martial, un vendeur qui envisage abandonner cette activité.

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