EAU, éLECTRICITé ET TéLéPHONE : L'Etat veut rationaliser sa facture
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Le ministre des Finances, dans la circulaire d’exécution du budget 2018, a prescrit des mesures visant à responsabiliser les administrations dans la gestion de leur consommation, à maîtriser les dépenses et à réaliser des économies.

La facture d’eau, d’électricité et de téléphone de l’Etat est très salée. Par exemple, les factures adressées par la Camerounaise des eaux (CDE) à l’Etat pour la consommation des administrations publiques, les bâtiments communaux et les bornes fontaines communales entre 2008 et 2016 s’élèvent globalement à 101 milliards de FCFA. Il y a cinq ans, l’Etat dépensait chaque moi environ 1,5 milliard de FCFA pour sa consommation de téléphone.

En 2016, Camtel réclamait à l’administration et aux entreprises publiques 65 milliards de FCFA au titre des arriérés. D’après le site Investir au Cameroun, chaque mois l’Etat et ses différents démembrements consomment l’électricité pour 2,9 milliards de FCFA. La note est d’autant plus salée qu’en dehors du gaspillage qui constitue le lot de beaucoup d’administrations, certains fournisseurs sont soupçonnés de recourir à la surfacturation.

Une note émanant de Camwater sur les opérations de clôture du contrat d’affermage de CDE relève ainsi que « la compensation réclamée par la CDE d’un montant d’environ 20 milliards de francs CFA au titre des impayés des factures d’eau de l’administration est tout à fait douteuse au vu des suspicions qui entourent le nombre réel de points de livraison ainsi que d’éventuelles surfacturations ». Depuis quelques années déjà, l’Etat semble déterminé à réduire ou à tout le moins à ramener ses factures d’eau, d’électricité et de téléphone à de justes proportions. Aussi, dans sa lettre-circulaire relative aux grandes orientations de l’élaboration du budget 2018, le président de la République a prescrit « la définition des quotas de consommation de téléphone par administration et par responsable ».

Dans cette optique, la circulaire portant instructions relatives à l’exécution des lois de finances, au suivi et au contrôle de l’exécution du budget de l’Etat, des entreprises et établissements publics, des collectivités territoriales décentralisées et des autres organismes subventionnés signée le 2 janvier 2018 par le ministre des Finances prône une accélération de la mise en place de la nouvelle procédure de traitement des factures d’eau, d’électricité et de téléphone. Cette mesure « concourt à responsabiliser les administrations dans la gestion de leurs consommations, à maîtriser les dépenses et à réaliser des économies ».

Il s’agit pour chaque administration, d’ici fin 2018, de se faire une idée claire et précise de sa consommation et de ses dépenses. Pour ce faire, elle devra réaliser un inventaire des compteurs et une évaluation des consommations à travers un relevé et un suivi des index de manière contradictoire. La circulaire indique que «les économies constatées (réduction du montant des factures) pourront faire l’objet d’une rétrocession trimestrielle aux administrations qui les auront réalisées, par injection dans leur budget sous forme de crédits de biens et services ».

Celles qui auront, au regard des dotations initiales, réalisé des économies budgétaires sur les crédits dédiés aux dépenses d’eau, d’électricité ou de téléphone pourront alors se voir attribuer une prime à la performance. Mieux, « les administrations dont les opérations sont jugées conformes aux standards de la qualité de la dépense peuvent bénéficier des crédits budgétaires des biens et services, des levées automatiques du blocage de précaution ainsi que de l’autorisation d’utilisation des reliquats de crédits issus du jeu de la concurrence à l’occasion des procédures de passation des marchés ». Bien menée, cette opération peut se révéler une niche de ressources additionnelles au regard des fortes sommes dépensées, pas forcément de manière pertinent pour la consommation d’eau, d’électricité et de téléphone de l’administration publique.

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