Guillaume Soro en communion avec le peuple de Côte d'Ivoire : transes populaires d'Akoupé à  Niablé
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Il y a dans le domaine politique, des adhésions qui ne s’achètent pas. Contrairement à une opinion fort répandue sous les tropiques, ce ne sont ni les pourboires, ni les promesses mirifiques, ni le faste des puissants, qui font la joie véritable des peuples. La flatterie de cour, les mots de circonstances, les bravades et euphories artificielles fabriquées par les faiseurs et vendeurs d’illusions n’engagent pas la confiance des gens. Derrière les applaudimètres artificiels de circonstances, le peuple scrute intelligemment l’âme de ses dirigeants. Il cherche à sonder leur cœur et leurs reins, à l’instar de Dieu. Pour comprendre les véritables soubassements de l’adhésion populaire, il faut donc aller dans les tréfonds conscients et inconscients de la confiance, de la foi commune. C’est alors bien plus encore, la sincérité et la vérité des politiques dans leur relation aux gens de leur pays, toutes extractions ethniques, religieuses et idéologiques comprises, qui fait leur masse volumique. Ce qui unit le politique avec les siens, c’est la conviction partagée d’une communauté de destin, d’un vivre-ensemble de tous les instants, qui s’attestent dans les paroles, les gestes, les prises de contact, et surtout le dialogue entretenu avec tous et chacun sur la marche du pays et celle du monde. Et c’est ainsi que les mots du penseur italien Antonio Gramsci peuvent convenir à la civilisation politique nouvelle qu’incarne Guillaume Soro pour les masses populaires ivoiriennes :
 
« Une civilisation nouvelle tire son nom de cet homme. La civilisation nouvelle était une nécessité historique, elle était potentiellement contenue dans la précédente, mais cet homme a trouvé, il a su exprimer par des mots immortels cette nécessité, il a permis la diffusion de la conscience de cette nécessité et ce faisant, il a aidé sa naissance et sa diffusion. »

(Antonio Gramsci, Pourquoi je hais l’indifférence, Paris, Payot, 2012, p.133-134)

            Où voudrais-je en venir, me demanderiez-vous ? Méditons ensemble les enseignements des images et sensations intenses qui nous parviennent de la récente visite du Chef du Parlement ivoirien, Guillaume Soro, dans l’est de son pays, dans la région de Niablé, après une brève escale à Akoupé. On verra d’abord que ces images et le vécu qu’elles véhiculent notamment, sont d’une telle puissance de pédagogie et de prémonition politiques que seuls les aveugles d’esprit ne les comprendront point, dans le contexte d’incertitudes politiques qui prévaut actuellement en Côte d’Ivoire. On verra ensuite que les scènes de vie déclenchées spontanément sur le chemin de Guillaume Kigbafori Soro dans cette petite visite orientale révèlent un rapport original entre cet homme et la diversité des classes socioéconomiques de son pays. On reconnaîtra enfin ce que la politique veut dire pour Guillaume Soro : agir pour le peuple, agir avec le peuple et agir par le peuple. Et c’est cette civilisation de la grandeur humble que Guillaume Soro nous donne à voir depuis plus de 20 ans.
 
            Le contexte dans lequel se déroule cette brève visite de Guillaume Soro à ses frères et sœurs de l’est ivoirien est fort singulier : le pays, sous le magistère du Président de la République Alassane Ouattara, poursuit son développement et s’efforce de s’enraciner dans la paix, malgré des soubresauts sécuritaires, certes circonscrits, mais qui rappellent aux observateurs avertis qu’il reste encore fort à faire. Et malgré les efforts louables du gouvernement, nul ne peut ignorer les crises persistantes dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’enseignement supérieur, de la lutte contre la corruption dans la gestion des marchés publics, de l’emploi des jeunes, ou de la réduction des flux migratoires tragiques qui nourrissent les tabloïds mondiaux sur le Sahara et la Méditerranée. Et mieux encore, nul ne saurait nier qu’à l’orée de l’an 2018, comme l’ont souligné les discours courageux de nombreux chefs religieux musulmans et chrétiens, le pardon et la réconciliation des Ivoiriens, clés de voûte de toute paix durable dans ce pays,  ne sont pas encore au beau fixe. C’est donc au cœur d’une Côte d’Ivoire contrastée, entre succès et doutes, entre espérances et déceptions, que Guillaume Soro vit au quotidien et a résolu de poursuivre sa mission de serviteur acharné de l’union nationale. Certains politiques, en pareil contexte, choisissent volontiers la ruse de l’autruche, qui voyant le danger, s’enfonce la tête dans le sable, espérant ainsi y échapper. Mais Soro Guillaume ne mange pas de ce pain-là. C’est un homme qui agit en homme de pensée et qui pense en homme d’action. Chez lui, théorie et praxis sont concomitantes. Il faut vivre parmi ceux qu’on veut changer. Se changer aussi en vivant avec eux, afin de réaliser ensemble, une vision collective et efficace, mais aussi sensée et donc féconde de l’Histoire.
 
Quand doutes et suspicions règnent dans les esprits, en même temps que joies et espérances, le rôle du politique de terrain est de catalyser les bonnes dynamiques. Au lieu d’attendre que son peuple aille vers lui, c’est à l’élu d’aller vers son peuple. La reconnaissance est une dialectique politique, pas un cérémoniel d’allégeances unilatérales, béates et conformistes. Au lieu de vivre à l’écart de son peuple, c’est à l’élu de se faire une place dans le vécu et le quotidien des siens.
 
            Que nous apprennent donc les scènes de vie concrète de Guillaume Soro avec le peuple de Côte d’Ivoire ? Nous dresserons ici un triple tableau, en trois scènes : Akoupé, parmi les gens du peuple ; Niablé à la Cour Royale ; Région de Niablé, dans les plantations de cacao avec les paysans.

            Lors donc que Guillaume Soro et son modeste cortège s’élancent sur la route de l’Est, comme en marche vers le soleil, ce 9 janvier 2018, l’ambiance bon enfant de sa compagnie augure difficilement de ce qui va se passer, lorsqu’une fringale lancinante contraint le camarade Bogota à s’arrêter dans Akoupé, en plein pays Akyé. Sans autre forme de procès, Soro demande à son cortège de trouver un maquis, le plus proche et le plus efficient possible, pour une tablée fraternelle consacrée aux saveurs succulentes de cette terre Akan. Le protocole s’arrête devant une gargote ordinaire. Surgissant de sa voiture, Guillaume Soro, sans façons, s’engouffre sous la paillotte et demande ce qui se vend à la restauratrice. La pauvre dame est étranglée d’émotion. Entre sanglots et bredouillements, elle pousse un cri de joie et alerte tout l’entourage : « IL est là, notre président ! Venez voir ! Je ne rêve pas ! Il va manger dans mon maquis ! » Et en moins de cinq minutes, voici la gargote envahie de monde : femmes, enfants, hommes, vieillards, se pressent à l’entrée de la masure pour voir, toucher, saluer Guillaume Soro et lui parler. Le protocole de Guillaume Soro a alors les pires sueurs froides de sa journée : comment arbitrer entre la volonté de ce peuple de communier avec son fils, sa propre sève, et les exigences de la sécurité du Chef du Parlement Ivoirien ? Guillaume Soro, au cœur de cette ferveur intense, garde le calme et profond sourire des gens qui se savent en terre chaleureuse. Il parle et salue, écoute et apaise. Une vieille dame réussit à se glisser jusqu’à lui, s’installant à sa table. Guillaume Soro lui propose aussitôt de manger avec lui : elle décline l’invitation et lui explique qu’elle est malade. Guillaume Soro ordonne aussitôt au docteur Aboubacar Touré, son médecin personnel, de s’occuper urgemment de la dame et de lui prodiguer tous les soins nécessaires à sa guérison. Puis, on s’attable, et on mange du bon foutou, avec les sauces, viandes et poissons exquis dont les Akye raffolent à juste raison. Que nous apprend cette scène de fusion spontanée entre Soro et le petit peuple d’Akoupé ?

On se convaincra de tout ce qui suit si l’on prend la peine de vérifier que rien de cette scène ne relève du montage. Soro et son cortège auraient pu parfaitement s’arrêter n’importe où ailleurs, avec le même effet. On pourra, une fois cette suspicion de montage levée, reconnaître que Soro et les pauvres gens de son pays sont en symbiose naturelle : il n’a pas besoin de se présenter pour qu’ils le reconnaissent comme l’un des leurs. On reconnaîtra aisément, à partir de cette scène d’Akoupé, que si les peuples conservent une bonne mémoire de leurs tragédies, ils savent aussi saluer le courage et l’humilité des promoteurs de réconciliation et de pardon. Car, dans ce pays Akyé réputé conquis aux thèses du FPI, et inséré par certains analystes dans ce qu’on appela tristement autrefois le trio des B-A-D (Bété-Akye-Dida), l’accueil spontané des populations à Soro indique que les petites gens n’ont que faire des querelles partisanes. Les pauvres veulent vivre, voir s’améliorer leur quotidien. Pour cela, ils s’attachent naturellement à ceux qui les aiment, les connaissent et les servent avec ardeur et courage.
 
Incontestablement donc, la brève escale d’Akoupé, avec l’émotion, la joie, l’excitation chaleureuse qu’en retranscrivent les images, est un signal fort de la communion intime qui lie Guillaume Soro aux petites gens de son peuple.
 
            Avec difficulté, mais non sans un pincement au cœur, Guillaume Soro a dû repartir d’Akoupé après son repas. Il a fallu répondre aux impératifs de l’agenda, qui prévoyait une réception dans la cour royale de Niablé, dont il est l’un des princes adoptés, "Prince Kouakou Agnini". Passer du petit peuple à la noblesse traditionnelle, voilà encore une translation et une transition protocolaires qui n’est pas aisée pour ceux qui s’accrochent à leurs fonctions régaliennes. Les hommes politiques africains sont souvent des hauts-bourgeois incapables de se détacher de la faconde de leurs bulles bienheureuses, de l’aisance des ors et lambris de leurs espaces monumentaux et institutionnels. Or, que nous est-il donné à voir, quand Guillaume Soro entre dans la cour royale de Niablé ? Une singulière aisance à se glisser dans le cérémoniel traditionnel et à s’y conformer. Une parfaite osmose avec les rites de royauté qu’on met en œuvre pour l’accueillir. Ne fait-il pas ainsi sienne, cette parole du Christ qui dit dans L’Evangile selon Saint-Luc (Ch. 18, 10-14) :
 
 « Le Seigneur dit cette parabole : « Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l'un était Pharisien et l'autre publicain. Le Pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : ‘O Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme les autres hommes, qui sont voleurs, malfaisants, adultères, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine, je paie la dîme de tout ce que je me procure.’ Le publicain, se tenant à distance, ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : ‘O Dieu, prends pitié du pécheur que je suis.’ Je vous le déclare : celui-ci redescendit chez lui justifié, et non l'autre, car tout homme qui s'élève sera abaissé, mais celui qui s'abaisse sera élevé. »
 
           Notre commentaire ? La sainteté ou l’intouchabilité auto-proclamées n’impressionnent que les niais. Loin de se démarquer de son peuple, comme un guide isolé se calfeutrerait maldroitement loin de ceux qu’il doit guider, Guillaume Soro se met au contraire à leur diapason et respecte leurs différences. Petit avec les petits, grands avec les grands, il est l’égal moral de tous les gens de son pays.

Et voilà comment nous parle la troisième scène de ce déplacement oriental : le séjour de Soro en plantations, avec les paysans de la cacaoculture de Niablé. Pour s’imprégner de leurs besoins, de leurs désirs, de leurs joies et de leurs peines, Guillaume Soro a fait du séjour régulier dans la vie paysanne l’une des plus grandes constantes de son engagement politique. Soro, Chef de la seconde institution de son pays, sait que la haute-bourgeoisie ivoirienne vit et brille à la face du monde grâce au labeur sans fin des paysans des campagnes, qui produisent l’or ivoirien le plus cher : le Cacao. A Guillaume Soro, je suis convaincu qu’on devra un jour, un effort encore plus vaste de diversifier l’économie de son pays, afin de ne pas dépendre des seules fluctuations téléguidées des matières premières stratégiques. Mais Guillaume Soro - comme tous les hommes d’Etat ivoiriens - sait que le Cacao est le sang qui irrigue le corps de ce pays, son flux vital. Depuis le célèbre Syndicat Agricole Autochtone (SAA) qui propulsa dans les années 40-50, la carrière politique de Félix Houphouët-Boigny jusqu’à nos jours, celui qui ne connaît pas les aspérités et les nuances du Cacao ne connaît pas la Côte d’Ivoire. Aller dans les champs, passer une journée paysanne à entretenir les plants, à extraire des fèves en vue du séchage, à partager les projets et les attentes des paysans, c’est faire preuve de connaissance et de reconnaissance profondes envers les bases souterraines et puissantes de ce grand pays d’Afrique francophone.
 
            Du coup, les trois scènes du voyage de l’Est, entrepris par Guillaume Soro vers le petit peuple d’Akoupé, la noblesse de Niablé et la paysannerie cacaocultrice de la région de Niablé  attestent comme par le passé et pour l’avenir d’une certitude : Guillaume Soro, sait agir pour le peuple, agir par le peuple et agir avec le peuple. La démocratie, pour lui, se vit comme une immersion affective et réflexive du leadership dans toutes les catégories sociales du pays. Et c’est ainsi seulement que s’aiguisent la conscience et le désir de mieux servir les siens, au lieu de les asservir aux préconceptions souvent inefficaces d’un leadership hautain et dogmatique.
 
A l’aise avec les petites gens d’Akoupé, avec la noblesse royale de Niablé tout comme avec les investisseurs paysans de l’Est de son pays, Guillaume Kigbafori Soro incarne, comme le montrera à suffisance le livre que nous publions bientôt, la véritable émergence d’une relève politique africaine sans complexes ni autre prétention que la réalisation acharnée de l’Idéal, dans un combat lucide de tous les instants.

            Les défis immenses de l’éducation, de la santé, de la diversification économique, de l’emploi des jeunes, de la réduction de l’endettement néolibéral des Etats africains, de l’intégration monétaire et politique africaine, de la lutte contre la dévastation écologique, de la construction compétente de véritables systèmes sécuritaires nationaux et sous-régionaux, voire continentaux,  requièrent, à n’en point douter, des leaders de la trempe de l’actuel député de Ferkéssédougou. Cette courte percée de Guillaume Soro vers l’Est de la Côte d’Ivoire aura su faire briller le soleil de cette bonne espérance.

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