Le nom d’une candidate pourtant déclarée définitivement admise en première année de formation dans cette prestigieuse école figure paradoxalement sur la liste d’attente.

Rebelote ! Le ministère de l’Enseignement supérieur s’invite à nouveau devant les projecteurs. Après le scandale inhérent à la nomination des morts à des postes de responsabilité dans un certain nombre d’Universités d’Etat, notamment celles de Douala et de Maroua, quelques jours après la nomination d’un membre du gouvernement de la République, Laurent Serge Etoundi Ngoa, au poste de chef de département de physiologie de la faculté des sciences de l’Université de Yaoundé I, avec rang et prérogatives de chef de service, au lendemain des explications que Le Messager a pu glaner auprès de Jacques Fame Ndongo, le ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), le département ministériel dont cet enseignant émérite a la charge vient de soulever des vagues.

Vendredi 25 août 2017, le communiqué n°17/00127/Minesup/SG/DAUQ/SDEAC du 25 août 2017, estampillé du patron de l’Enseignement supérieur et portant admission des candidats au concours d’entrée en première année de l’Ecole nationale supérieure polytechnique (Ensp) de l’Université de Yaoundé I, au titre de l’année académique 2017/2018, est rendu public. Des candidats sous réserve de la présentation de l’original de l’attestation de réussite au baccalauréat ou Gce advanced level, sont déclarés définitivement admis et classés par ordre de mérite. Grosse curiosité, la 163eme sur cette liste des admis riche de 180 heureuses personnes des deux sexes, la nommée Tsanga Mba Monique Raphaëlle Inès occupe concomitamment le 20eme rang sur la liste d’attente où figurent un total de 25 noms. Une incongruité qui traduit certainement le peu de sérieux qui entoure la confection de ces listes.

Dysfonctionnement 

Encore faut-il rappeler que ce n’est pas la première fois que l’on constate un micmac sur les listes des candidats admis à différents concours. Il y a quelques années, les listes d’admis à l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) étaient l’objet de tripatouillages avec à la clef une explication farfelue mettant en exergue par le grand chancelier des ordres académiques le souci du respect de l’équilibre régional. Réagissant aux préoccupations du Grand reporter du Messager, le Pr Jacques Fame Ndongo expliquait ceci :
«Laurent Serge Etoundi Ngoa avant d’être ministre de la République est d’abord un enseignant de rang magistral. Il dirige des thèses, dispense des cours de physiologie et évalue des enseignants. Il perçoit des primes que le chef de l’Etat a accordées pour la modernisation de la recherche. Tout comme moi, nous encadrons les jeunes, publions des ouvrages pour faire avancer la recherche. Je viens d’ailleurs de commettre un livre intitulé «Essai sur la sémiotique d’une civilisation en mutations. Le génie africain est de retour »paru chez l’Harmattan. Le cas du Pr Etoundi Ngoa est à féliciter». Concernant la nomination des morts à des postes de responsabilité dans les Universités d‘Etat, le sémioticien de haut vol, rappelait à la gouverne de tous que l’erreur est humaine et que cela relevait, ni plus, ni moins, qu’un dysfonctionnement lors de la préparation de ces mouvements du personnel. Nul doute que pour le cas de l’Ensp, il s’agit encore d’un autre dysfonctionnement à corriger pour éviter de jeter un discrédit préjudiciable à la bonne réputation d’une structure de formation soucieuse de promouvoir l’excellence.